La Gentiane jaune, une robuste montagnarde

La plupart des gens connaissent cette grande plante (Gentiana lutea). Pour moi elle évoque les paysages de montagne, l’air pur et les grands espaces (et quand je la vois, je m'attends, avec amusement, à voir surgir Heidi et son grand-père).

C’est une plante robuste, qui pousse dans les prairies et lande d’altitude (chez nous, en Margeride, dans les massifs du Mézenc et du Meygal). Vivace, elle peut vivre jusqu’à 50 ans et fleurit rarement avant sa dixième année. Sa tige simple s’élève à plus d’un mètre en été. Ses feuilles opposées, ovales et entières ont 5 à 7 nervures longitudinales bien marquées. Celles du sommet forment des sortes de coupes dans lesquelles s’épanouissent de nombreuses fleurs jaunes en étoile. Le nombre de pétales n’est pas fixe, le plus souvent de six, il peut être compris entre cinq et neuf. A maturité la fleur fait place à un fruit ovoïde aigu contenant de nombreuses graines ailées (plusieurs milliers par an pour un seul pied).

Elle n’aime pas perdre la tête et vous ne la trouverez jamais dans les prairies de fauche. Si vous deviez la couper, laissez toujours les deux bouquets inférieurs sur la tige sinon vous la condamneriez irrémédiablement.

En fleurs la grande Gentiane ne peut être confondue avec aucune autre. Mais à l’automne, moment de récolte de sa racine, et au printemps, elle peut confondue avec le Vérâtre blanc (Veratrum album). Ce dernier est une plante très toxique qui poussent dans les prairies humides dont les feuilles, plissées entre les nervures sont alternes et poilues.

Sa racine est un fébrifuge très actif et un tonique-amer très efficace. Avant l’introduction du quinquina au XVIIe siècle, elle était la plante fébrifuge la plus utilisée en Europe. Elle est également apéritive et digestive et vermifuge.

La récolte de la racine demande un certain savoir-faire et comme on l’a vu plus haut Il vaut mieux ne pas la confondre avec le Vérâtre. Physiquement elle est difficile à extraire, les plantes doivent être âgées d’au moins 10 ans et la racine mesure alors plusieurs dizaines de centimètre de diamètre. Évidemment l’arrachage d’un plant entraîne sa destruction. C’est pour cette raison que la Gentiane est la seule espèce locale que je ne récolte pas moi-même, je préfère l’acheter aux professionnels qui la cueillent dans le respect du milieu naturel et de la ressource.

La Gentiane jaune, une robuste montagnarde
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